Permeke à contre-jour
L’exposition offre une perspective surprenante sur une trentaine d’œuvres marquantes de Constant Permeke, qui confirment le caractère protéiforme et novateur de son travail. Elle invite les visiteurs à aborder l’art de Permeke sous des angles nouveaux. Des prêts exceptionnels ont été consentis pour l’occasion par des propriétaires de collections privées et par des musées (inter)nationaux. Cette première exposition marque la réouverture du musée Permeke après une rénovation en profondeur.
Constant Permeke passe souvent pour la figure de proue de l’expressionnisme flamand. Il était pourtant plutôt inclassable. Le terme « expressionnisme flamand » a été inventé dans les années 20 par la galerie bruxelloise Sélection à des fins de promotion. Constant Permeke a en fait opté pour un parcours original en marge du cubisme, de l’expressionnisme et de l’humanisme. Il a peint sa réalité quotidienne : des portraits sans fard, mais animés, de sa famille, des gens de son entourage, des évènements de la vie de tous les jours, la tendresse de la maternité, des paysages et des marines. Il s’est intéressé à des thèmes profondément humains, à l’attachement des individus entre eux et à leur lien avec la nature. Mais ce qui lui importait avant tout, c’était le jeu et le processus créatif, la recherche et l’expérimentation, la décision prise constamment de poursuivre ou de laisser tomber. Il a choisi de prendre des risques et de faire reculer les limites en sélectionnant des techniques, des matériaux et des formats qu’il assemblait à la manière de collages. Faisant fi des tabous et des contraintes, dans le droit fil du modernisme, Constant Permeke a cherché à rompre avec l’académisme pour réinventer sans cesse le dessin, la peinture et la sculpture.
La villa propose une présentation permanente et actuelle de l’œuvre et de la vie de Permeke. Le jardin écologique récemment aménagé – où place est laissée à l’expérimentation et l’évolution continue – reflète le caractère innovant et révolutionnaire de Permeke.